Quelle est l’ampleur du phénomène?
A côté de la grande diversité qui caractérise les cas d’accaparement de terres, ces transactions se font généralement sous des conditions peu transparentes. Ainsi, il est très difficile d’estimer la véritable ampleur du phénomène. Une étude de la Banque Mondiale vient à la conclusion qu’entre octobre 2008 et août 2009, la presse a fait mention d’une surface cumulée de 46,6 millions d’hectares, ce qui est supérieur à la surface de l’Allemagne et des pays du Benelux (43,1 millions d’hectares).
Ce chiffre, avancé à l’époque de manière hasardeuse, se confirme aujourd’hui avec des recherches plus poussées. Le projet Land Matrix, une initiative mise en place par différents instituts scientifiques et des plateformes d’ONG, recense au fur et à mesure les transactions foncières dans le secteur agricole. Il a recensé depuis l’an 2000 un total de 864 projets implémentés avec une surface totale de 31,7 millions d’hectares et 187 projets supplémentaires qui sont planifiés avec une surface de 15,6 millions d’hectares. Land Matrix insiste néanmoins sur la difficulté d’obtenir des informations précises. Il est fortement probable que ces estimations soient sous-évaluées.