Un matin, des bulldozers sont apparus de nulle part et ont aplani les champs de riz pour préparer la mise en place d’une plantation de canne à sucre. Les familles, qui habitaient la zone et qui labouraient ces champs depuis des décennies pour se nourrir, ont été expulsées de force et contraintes de migrer vers le bidonville le plus proche.
Partout dans le monde, des petits producteurs et des communautés indigènes sont confrontés à une réalité semblable à celle-ci. Leur accès à la terre est systématiquement menacé par la progression d’une industrie agro-alimentaire qui prend possession de surfaces agraires de plus en plus importantes et ne se soucie guère des occupants traditionnels. Le modèle de consommation occidental, qui est en train de se répartir sur toute la planète, crée une demande toujours croissante en produits agraires. Le monde de la finance l’a bien compris et, depuis quelques années, investit massivement dans l’agriculture industrielle qui va chercher les surfaces nécessaires là où elles sont les moins chères. C’est la ruée vers les terres agricoles des pays en développement.
Pour les gens pauvres dans les pays en développement, cette évolution est particulièrement menaçante, puisqu’elle met en péril les fondements de leur survie. Environ 3,5 milliards de personnes vivent de l’agriculture dans ces Etats et souvent n’ont d’autre alternative économique à saisir que de travailler la terre qui leur est transmise de père en fils.