Quels sont les acteurs de l’accaparement?
En 2008, les prix pour les produits alimentaires sur le marché mondial avaient pris une telle envolée, que des émeutes de la faim ont éclaté dans de nombreux pays. Par la suite, certains gouvernements ont cherché à garantir l’approvisionnement de leur population en produisant des aliments à l’étranger. Ils ont donc acheté ou loué des terres agricoles dans d’autres pays, la production étant destinée au propre marché. Une partie des locations ou acquisitions de terres a donc été financé par de l’argent public, par exemple à travers des fonds souverains.
Cependant, la grande majorité des cas d’accaparement des terres est financée par des acteurs privés. Avec la crise financière de 2007-2008, des banques, des fonds de placement, des Hedgefonds et même des particuliers ont soudainement cherché à investir dans le domaine de l’agriculture à la recherche de nouveaux marchés prometteurs. Ils ont financé des compagnies transnationales du secteur agro-alimentaire, afin qu’elles puissent étendre leurs activités, ou ont pris eux-mêmes l’initiative de monter des projets agricoles, alors qu’ils n’ont en principe aucune expertise en la matière. L’afflux d’argent nouveau a aussi favorisé l’apparition de petites entreprises occidentales qui se sont lancées dans l’achat de terres dans les pays en voie de développement, et particulièrement en Afrique, afin d’y mettre en place des plantations. Evidemment, les élites économiques dans les pays ciblés ont eux aussi profité de cet afflux d’argent et se sont lancés dans l’agriculture ou ont acheté des terrains à des fins spéculatives.