Qui sont les victimes ?
Comme le nom l’indique, les victimes de l’accaparement des terres sont ceux qui sont expropriés et chassés de leurs terres pour faire place à des grands projets agro-industriels ou autres. Contrairement aux chiffres présentés par les investisseurs et les gouvernements, il n’existe que très peu de surfaces arables inoccupées dans les pays en voie de développement. Elles sont pour la plupart travaillées ou mises en valeur par des communautés locales, que ce soit des communautés de petits paysans ou par des communautés indigènes.
Cette mise en valeur n’est pas toujours visible au premier coup d’œil. Des prairies peuvent paraître abandonnées, mais sont néanmoins utilisées pour le pâturage par des nomades. Des forêts semblent vierges, mais constituent l’habitat de communautés indigènes. Même pour des investisseurs bien intentionnés, il n’est pas toujours évident de se retrouver dans les rapports de jouissance souvent complexes sur place.
Quant aux responsables politiques dans les pays en voie de développement, ils tendent à nier ou à ignorer la présence de communautés sur les surfaces en question. Des terres sont déclarées inoccupées quand elles sont perçues comme improductives au sens économique du terme, indépendamment du fait que des paysans les occupent de facto depuis des générations.