Responsabilité

Responsabiliser les entreprises agro-industrielles

Une autre piste d’action, qui semble actuellement être privilégiée par les institutions internationales, est la promotion de la responsabilité des entreprises et la responsabilité des gouvernements respectifs. Pendant les dernières décennies, c’est surtout le principe d’autorégulation par les entreprises elles-mêmes qui a largement prédominé. Différentes institutions, comme la Banque Mondiale, l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) ou les Nations Unies,  ont émis une série de critères en matière sociale et environnementale que les entreprises étaient censées respecter de manière volontaire et non contraignante. Par manque de contrôle et par manque de sanctions, ces critères n’ont jamais réussi à limiter les abus.

En 2011, les Nations unies ont adoptés „les principes directeurs des Nations Unies relatifs aux droits de l’Homme, aux sociétés transnationales et autres sociétés“. Contrairement aux textes précédents, ils prennent également en compte la responsabilité des gouvernements et les poussent à veiller que les entreprises actifs sur leur territoire respectent les droits humains. Ces principes proposent entre autres la mise en place par les Etats de sanctions, de procédures judiciaires et des mécanismes de recours pour les populations. Cependant, leur implémentation est très hétérogène selon les pays. Dans les Etats qui souffrent de mal gouvernance et où les responsables politiques voient un intérêt public ou même personnel dans la mise en place de projets industriels, ces lignes directrices ne peuvent avoir d’effet significatif.

Il en va de même pour „Les nouvelles Directives volontaires pour une Gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale“ adoptées en mai 2012 sous l’égide de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et élaborées avec la participation de la société civile. Ces directives sont également censées être appliquées par les Etats et sont non-contraignantes. On peut donc légitimement douter de leur efficacité pour enrayer le phénomène de l’accaparement des terres.

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